Nous avons contacté notre interlocuteur habituel, le directeur général Arjan Maatkamp, pour lui poser une question essentielle: où en est aujourd’hui (en 2023) la technologie LED-UV? Arjan est à la tête d'une entreprise qui est l'une des rares à développer, construire et commercialiser elle-même ses systèmes.
Modules LED de seconde génération
Plus tôt dans l’année, nous nous étions déjà entretenus avec ce chef d’entreprise au salon Domotex à Hanovre. Où DecoRad Systems avait mis sous les projecteurs des modules LED de seconde génération beaucoup plus puissants. La question pour entamer notre nouvel entretien coulait donc de source: comment ces modules LED ont-ils été accueillis et à quoi pouvons-nous nous attendre dans un avenir proche?
"Ces modules LED de seconde génération associés à notre propre technologie de commande forment, à mes yeux, le bon mélange d’un produit ayant son prix et des avancées technologiques à ce jour. Les nouveaux modules ont été bien accueillis et les premiers systèmes ont déjà été installés chez des clients.
Nous proposons désormais au marché la meilleure solution que nous ayons jamais eue. L'an dernier, nos solutions étaient déjà très bien, mais cela va aujourd’hui encore plus loin", répond Arjan. "Ce qu’on peut affirmer, c’est que, pour plusieurs acteurs qui étaient à l'avant-garde lors du battage médiatique de 2017, c'est plus ou moins la fin de l'histoire. Ces derniers propos de notre interlocuteur font notamment référence au sort qui attendait son concurrent Vesting. Le précurseur du séchage LED-UV pour de l'huile-cire dure a effectivement fait faillite en janvier dernier. Non seulement en raison des problèmes liés à l'approvisionnement en matières premières, mais aussi suite à l'émergence de nombreux nouveaux fournisseurs, qui voient les choses sous un angle différent et qui entrevoient d’autres possibilités. L'application de cette technique dépasse largement la sphère des revêtements de sol en bois. Impossible d’imaginer toutes les applications, comme des publicités sur des terrains de basket mobiles, par exemple."
Ce n'est plus la plus récente merveille du monde
En mai, nous avons notamment participé au salon Ligna (ndlr.: cette interview a été réalisée avant le début de ce salon) où DecoRad a mis l’accent sur les finitions à séchage LED-UV.
"C'est un salon intéressant parce qu'il propose une offre très élargie. Il couvre toute la filière, depuis le bois au départ de l’arbre jusqu’au produit fini", réagit Arjan Maatkamp, avant de revenir encore brièvement sur l'année 2017: "il y a six ans, le séchage LED de l'huile-cire dure était lancé en grande pompe; les modules LED-UV constituaient alors la nouvelle merveille du monde.
Depuis lors, plusieurs fournisseurs d’huile LED-UV et d’équipements LED-UV sont venus s’ajouter, mais on sent tout de même que les clients restent prudents. Pour quelle raison? Par manque de connaissance de la technique et en raison de la qualité du produit fini. Tel fut précisément mon ressenti durant les deux premières années du battage médiatique. Du point de vue tant technique (la longueur d'onde en nm était limitée et la qualité du LED était digne de ce qu’on trouve sur Alibaba) que chimique (les photoinitiateurs étaient limités), on n’en voulait vraiment pas à l’époque, mais cela a quand même fini par arriver. Aujourd'hui, nous devons convaincre nos clients de la grande différence de qualité entre avant et maintenant."
Le choix de l’efficacité énergétique
A un moment donné, le client doit oser faire un choix. Soit vous continuez à procéder à la finition de façon traditionnelle et dépassée, soit vous embrassez l’innovation. Le client constate qu’il est parfaitement possible de procéder comme le fait DecoRad, mais l'entrepreneur qui doit investir est clairement un peu plus réfléchi.
"Lorsqu’on envisage des installations LED-UV coûteuses, associées à une huile LED-UV elle aussi plus chère, l'enthousiasme de l'entrepreneur retombe", conclut Arjan. "Vu que d'autres fabricants ont commencé à surdimensionner les modules LED-UV pour offrir la garantie d’un bon durcissement, ces LED pompent tellement d’énergie qu’ils ne sont donc absolument plus écoénergétiques."
DecoRad a proposé à Ligna des démonstrations en direct. "Nous avons montré une machine LED-UV complète qui consomme 1.250 Watts pour une ligne de 40 cm de largeur. Ce qui est moins qu'une machine à café Senseo. Ça, c’est écoénergétique!"
Se concentrer sur les petites entreprises de finition
DecoRad a choisi de prendre une direction claire: se concentrer totalement sur les petites et moyennes entreprises actives dans la finition du (parquet en) bois. L’entreprise vise donc les fabricants de revêtements de sol en bois qui se chargent aussi eux-mêmes de la finition.
"Nous savons que nous verrons ici apparaître plusieurs petites entreprises tchèques ou polonaises qui procèdent à la finition du parquet dans leur propre atelier, et c’est chez elles que nous voulons installer notre unité LED, sur leur ligne de production ou après celle-ci. Vous pouvez utiliser cette unité LED et la couper quand vous voulez."
"Le choix de ces petites entreprises est délibéré, car il s'agit d'un groupe qui n’a pas des tonnes d'euros à investir dans des lignes entièrement automatiques de six planches de large. Ce sont des entreprises qui peuvent facilement installer notre unité LED sur ou après leur ligne de production existante. Nous sommes beaucoup moins chers que les grands acteurs et très écoénergétiques, avec un système automatique haut de gamme réglable en hauteur."
À chacun son métier
Le séchage LED-UV est définitivement promis à un bel avenir, et mérite d’ores et déjà sa place. Moyennant de bons accords et une bonne collaboration entre les fabricants d'huile LED et d'équipements LED, cette technique va, selon moi, continuer à s’optimiser. Et oui, il y aura aussi de nouvelles applications, à propos desquelles je suis actuellement en discussion avec des parties qui ont des idées surprenantes.